Concours de poésie Ruth Mentzel – Les lauréats 2024

Poésies Enfants

1er prix – « L'Eau » de Théa G.

L’eau

L’eau ruisselle sur ma peau,
Elle chante avec les oiseaux,
Elle court avec le ruisseau,
L’eau suit le chemin de mon cœur
Et pénètre dans mes peurs.

Elle murmure à mon oreille
Et m’offre mille fleurs
Au parfum de rive et de rêve.

2e prix – « Le Temps des animaux » de Hélène P. N.

Le Temps des animaux

Léqu, l’ocel●t
Et Sir●p, le crapaud
Ad●rent l’eau
C●mme la gren●uille leur amie
Qui s’appelle Tsunami

Et peu imp●rte le temps,
Ils j●uent dans l’étang, 
Mais les j●urs de pluie,
Ils ●nt b●n appétit
chassant limaces et escarg●ts
En veillant à ne pas devenir tr●p gr●s !

3e prix – « Une Goutte d'eau » d'Anissa M. et Mélia Z.

Une Goutte d’eau

Une goutte d’eau est tombée du ciel
Et sur mon carreau, là, elle ruisselle.
Plic, płoć, plic, plic, goutte de pluie
Qui descend doucement de la nuit.

Viens ici, goutte de pluie,
Sur ma fenêtre, toi qui est si jolie.
Tu glisseras dans le caniveau
Pour aller grossir un petit ruisseau.

4e prix – Ensemble des poésies de l'école du Bois de la Barthe

Poésies Adultes

1er prix – « Guatavita » de Xavier MEMAIN 

Guatavita

Dans un sommet caché, parmi les sommets des Andes,
Vivait un chamane, sage des eaux profondes.
Chaque aube, agenouillé devant la lagune sacrée,
L’eau miroitante et calme, lui contait des récits du passé.

Des échos perdurant à travers les vagues miroitantes,
Révélait des récits, échos d’âmes errantes.
Immergé dans ses visions, il perdait conscience charnelle,
Son essence s’évanouissait, dans l’étreinte des flots éternels.

Sa peau devenait translucide, veines en rivière,
Mais ses yeux fixaient l’eau, source de lumière.
Les années défilaient, le rituel perdurait,
Dans un soupir ultime, il comprit sa destinée.

Ne faisant qu’un avec l’eau, l’élément vénéré,
Son essence se mêla aux flots enchantés.
L’eau du lac vibra, accueillant son esprit,
Porté par les courants, il devint l’infini.

2e prix – « La Cascade salvatrice » de Philippe PAUTHONIER

La cascade salvatrice

Malgré son vieux manteau à la trame usée,
Cet homme a le front chargé de pensées.
Il porte sur les hommes un sombre regard,
Ne se mélange pas, reste à l’écart.

La société le déçoit profondément.
Sa parole s’est perdue dans le vent
Quand il a voulu réveiller les consciences,
Il en ressent une indicible souffrance.

Triste et solitaire, il chemine en silence.
On voit le fardeau de sa désespérance
Beaucoup plus lourd que l’outrage des ans,
Alors, le dos courbé, il va d’un pas pesant.

Il s’isole dans sa montagne natale,
Loin du monde à la cacophonie infernale.
Au pied d’une cascade, il s’adosse à un rocher,
C’est son refuge, son bel asile caché.

Éclaboussures comme un essaim d’abeilles,
Nuées de gouttes irisées par le soleil,
Il voit naître des myriades d’arcs-en-ciel,
Il contemple ce spectacle sans pareil.

Étrange sensation de sérénité,
La nature lui dévoile toute sa beauté.
La cascade lui offre ses embruns en baisers,
Caresse son visage avec sa bruine nacrée.

Il respire et enfin libère sa souffrance,
Trouve plus d’humanité et d’intelligence,
Dans la voix cristalline de cette eau sauvage
Que dans celle de l’homme avec son bavardage.

3e prix – « Trouver la mer » de Nathalie VINCENT-ARNAUD

Trouver la mer

Derrière le rideau de feu
Trouver la mer
Lui livrer la houle
Des rêves qui s’éteignent
Sur les lèvres cendrées

Empoigner le timon
Des vagues qui étreignent
Les corps lourds de nos songes
Naufragés
Sur la terre défaite

Trouver la mer
En suivant nos rivières
Nos souffles échappés
Qui s’enfuient
Des aubes incendiaires

4e prix – « Séduction » d'Anaïs PICARD

Souffle Éole, la mer t’entend, la mer t’attend.
Elle vague et divague au gré de tes blagues.
Elle t’aime, embrasse-la, caresse-la, choie-la.
Elle te lèche, t’attrape,
t’engloutit,
tu es en elle, dissout, avalé, tu te fonds. Tu deviens musique, son. Tu ondules,
tu trembles. Elle frissonne. Vous dansez.
Les ondes vous emportent, sarabande de vie, vous entortillent.
Vous sautillez, pointe, sol, air, vous dansez.
Elle s’éloigne,
tu l’observes, boudes un peu pour qu’elle revienne.

Silence.

Tu rampes, souffles, bises. Languissant. Lentement.
Jeu d’approche.
Elle est tapie. Tu t’ébroues, remues, souffles plus fort. Figement.
Juste deux poumons.

Elle se remet en mouvement. Elle est belle. Elle le sait. Elle te séduit, pivote,
bascule. Tu la regardes, fasciné.
Elle voit, elle sent. Elle ploie, ronde, femme vivante, chair à prendre.

L’instant est passé, il faut remonter.
Tu la couvres de nuages, verses quelques larmes d’adieu.

Un dernier expire et tu rejoins les cieux.